Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/201

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gement devint aussitôt général. Après un moment de désordre, les Mysoréens ayant repris leurs rangs, font un feu très vif d’artillerie et de mousqueterie. Ils défendent avec acharnement le passage de la haie-rempart, qui devient de plus en plus difficile et périlleux. Le sultan, au moment où l’alarme avait été donnée, venait d’achever son repas du soir. Il monte aussitôt à cheval, et court vers l’endroit attaqué. Il ne voit de toutes parts que des fuyards, et à peine quelques petits corps de troupes qui essaient de reprendre leurs rangs. Il reconnait en même temps fort distinctement qu’une longue et profonde colonne ennemie a déjà forcé le centre de ses lignes. Il se hâte de passer la rivière, où c’est à peine s’il devance les Anglais de quelques instants ; parvenu de l’autre côté, il continue à envoyer ses ordres.

Après avoir cheminé assez péniblement au milieu de champs de riz, la colonne du centre atteignit la rivière, qu’elle passa sans opposition. Le capitaine Lindsay, qui marchait en tête, se dirigea vers le fort ; il espérait entrer pêle-mêle avec les fuyards, mais il en trouva les portes fermées. La seconde division passa la rivière cinq minutes après, au même endroit que la première, avec un peu plus de difficulté ; le passage était en ce moment encombré de fugitifs. La citadelle faisait alors un feu fort vif, mais, heureusement pour les Anglais, dirigé trop haut pour les atteindre. La première-division, trouvant les portes du fort fermées, traverse l’île