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Tippoo avait pris, en face des Anglais, une position très forte. Sa droite était appuyée à une petite éminence surmontée par une pagode ; sa gauche s’étendait parallèlement à la rivière Sommer-Pet ; un ruisseau assez profond, qui allait se perdre dans la vallée occupée par l’ennemi, courait sur son front. En avant du terrain occupé par l’armée mysoréenne, une épaisse haie de bambous, d’aloès, d’arbres épineux, dont les branches s’entrelaçaient, formait un rempart presque infranchissable. Derrière cette haie, Tippoo avait élevé huit redoutes, entourées de fossés, de glacis, de chemins couverts, armée chacune de vingt canons, et pouvant contenir 5 à 600 hommes de garnison. De ces redoutes, la plus forte formait l’extrémité gauche de sa ligne. Les Mysoréens lui avaient donné le nom de Lally ; le nom de ce vieil et implacable ennemi des Anglais sonnait bien aux oreilles de leurs nouveaux adversaires. Cette redoute était construite sur un terrain un peu élevé. Le reste de la ligne mysoréenne s’étendait sur une surface absolument plane. Un profond marais, à côté de la redoute de Lally, achevait de la couvrir à gauche, tandis que la rivière protégeait ses derrières. De plus, un peu en arrière de cette ligne de redoutes, dans l’île même de Seringapatam, se trouvait un système de redoutes et de batteries liées entre elles par un fossé profond, appuyé à l’ouest par la forte citadelle de la place. L’ensemble de ces derniers ouvrages formait une