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efficace pour suffire à l’abomination du cas. Purseram-Bhow, pour ne rien négliger des moyens de purification qui s’offraient à lui, se servit d’abord des eaux de cette rivière. Il se transporta ensuite à Koorly, village éminemment sacré, et situé au confluent des deux rivières la Zoom et la Budra. Là il fit de nouvelles purifications, et distribua parmi les brahmes desservant la pagode du village la valeur de son propre, poids en monnaie d’or et d’argent. Cette pesée du coupable, contre de l’or et de l’argent, est une manière commune de déterminer, dans l’Inde, le montant d’une aumône ou d’une offrande aux dieux. En 1764, peu de temps avant son couronnement, Surajah se pesa contre de l’or, ce qui fit une somme de 16,000 pagodes. La même cérémonie est pratiquée par les Mahométans aussi bien que par les Indous. Sir Thomas Roë, à l’époque de son ambassade auprès du grand-mogol, vit celui-ci se peser contre de l’or destiné à une offrande[1].

Or cette souillure avait eu, à ce qu’il paraît, une influence décisive sur le plan de campagne de Purseram. D’abord il avait eu le projet de se confiner dans les environs de Chiteldroog et de Changerry ; mais en raison de l’état d’abomination où lui et ses frères se trouvaient, par suite de l’accident qui

  1. Quelques années plus tard, certains changements d’uniformes pour les Cipayes, compromirent gravement la présidence de Madras ; les changements se trouvaient en désaccord avec les privilèges des castes.