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respectées, et demanda sur ce point la garantie du détachement anglais. Tous ces succès récents élevant l’ambition de Purseram, il aspira bientôt à la conquête et au pillage de Bednore. Il se mit en mouvement au commencement de janvier ; à la fin du mois il prit position devant cette ville et commença tout aussitôt à battre en brèche. On apprit alors qu’un des généraux de Tippoo venait de quitter Seringapatam avec des forces considérables. Purseram-Bhow ne douta pas que ce corps d’armée ne fût envoyé du côté de Bednore. Le terrain où il était, tout couvert de bois, ne lui permettait pas de se servir de sa cavalerie, la meilleure partie de ses forces. En conséquence, il prit le parti de se retirer immédiatement, ce qui amena peu après sa jonction avec l’armée confédérée. Dans le cas contraire, c’est-à-dire s’il se fût trouvé à même d’espérer une aussi riche proie que Bednore, peut-être ne se fût-il jamais déterminé à l’abandonner. Un autre événement fort singulier avait eu, disait-on, une grande influence sur les derniers mouvements du chef mahratte.

D’un caractère fort hospitalier, Purseram-Bhow avait toujours à sa suite, mangeant à sa table, une cinquantaine de brahmes, rarement moins, quelquefois davantage. Un des plus jeunes de ces derniers se souvint trop qu’il était homme pour ne pas oublier qu’il était brahme ; aussi se laissa-t-il prendre aux charmes d’une femme de la tribu des chummars, ou savetiers. La belle chummar, flattée