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Le mois d’octobre venu, l’armée mahratte prit une nouvelle position plus au nord de la montagne, et seulement à quatre milles de distance. Le bruit se répandit que le kellador avait fait pendre cinq brames, personnages d’importance, suspectés de trahison. Jusqu’à ce moment les grains s’étaient vendus à des prix fort élevés dans le camp des Mahrattes ; ils commencèrent dès lors à baisser de jour en jour. Les Lambadys en apportèrent d’immenses quantités. D’ailleurs, malgré l’activité de ce commerce, et le produit qu’ils en retiraient, ils ne se mêlaient ni avec les Mahrattes ni avec les Anglais : ils campaient toujours à l’écart. Leur neutralité, reconnue dans l’Inde par tous les indigènes, les mettait d’ailleurs à l’abri de tout danger.

Le 2 novembre, Purseram-Bhow, marchant au sud, s’empara d’un défilé jusque là demeuré libre ; il compléta par là le blocus de la ville. Le reste du mois fut employé à réduire quelques forts dont il avait négligé de se rendre maître. Pendant ce temps, de fréquentes escarmouches, mais sans importance, avaient lieu entre les Mahrattes et la garnison mysoréenne. En deux ou trois occasions, les Mysoréens déployèrent à l’égard des prisonniers la plus grande cruauté. Un jour, entre autres, qu’ils avaient pris quelques femmes, ils les renvoyèrent, dès le lendemain, le nez et les oreilles coupés. Purseram-Bhow, tout en continuant le blocus, ne laissa pas que d’entreprendre le siège de Hooly-Honora ; il