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quelques parties de l’Inde. Cette portion était variable car elle dépendait des besoins du gouvernement, dépendant eux-mêmes de la guerre, etc. La perception de ces impôts n’était point en elle-même une tâche facile ; toutefois elle était singulièrement favorisée en beaucoup d’endroits par la constitution du village indou. Chacun de ces villages, constitué comme nous l’avons dit[1], formait une sorte de petit État administratif, et se gouvernait par lui-même ; quelquefois les terres appartenant au village étaient regardées comme des propriétés individuelles, alors il était assez semblable à la commune française, à la paroisse anglaise, etc. Mais d’autres fois il n’en était pas ainsi. Les terres demeuraient en commun ; chaque année elles étaient partagées entre eux par les habitants, chacun recevant pour la cultiver une portion en rapport avec son capital et ses moyens de travail. Le chef ou maire du village présidait à cette répartition. Dans ce cas, les agents des revenus imposaient aussi le village en bloc, suivant la quantité des terres qui en dépendaient. La taxe se répartissait ensuite de la même manière entre les habitants, elle était par conséquence proportionnelle avec la quantité de terres cultivée par chacun.

Le gouvernement mogol trouva les choses dans cet état ; il les maintint, en renforçant les moyens de collection. Sous le nom de zemindars, les col-

  1. Tome I, liv. iii p. 340 et suivantes.