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placèrent dans les tranchées ; ils se proposaient d’assister au grand spectacle qui se préparait. À onze heures du matin, deux coups de canon donnent le signal. La musique du 32e régiment joue l’air Britons strike home ; les compagnies désignées pour l’assaut s’avancent résolument au pied de la brèche ; les assiégés accourent pour la défendre, mais ils sont frappés d’une terreur panique à l’aspect des Européens ; cet excès de hardiesse leur avait toujours paru impossible ; ils lâchent promptement pied. À la tête de la première compagnie, le capitaine Gage pénètre sans difficulté dans l’intérieur de la place. Les assiégés cherchent alors à gagner l’autre fort, situé sur le sommet opposé ; ils se précipitent dans l’étroit sentier qui doit les y conduire ; mais pressés, entassés, ils ne peuvent bientôt ni avancer ni reculer. Quelques coups de canon tirés sur cette foule en augmentent le désordre et la confusion. Le capitaine Monson, à la tête d’une compagnie de grenadiers, se met à la poursuite des fugitifs. Ils ne tardent pas à les atteindre ; une centaine d’entre eux périt sous le sabre et la baïonnette ; d’autres roulent dans les précipices qui, des deux côtés, bordent le sentier où ils se trouvent ; d’autres enfin, mais en plus petit nombre, sont faits prisonniers. Les Anglais franchissent en même temps qu’eux toutes les barrières qu’ils trouvent sur le chemin, ils arrivent aux portes de l’autre fort, et s’en emparent aussi sans éprouver la moindre résistance. Mal-