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et souvent fausses de toutes choses. La véritable nature du revenu territorial n’était pas bien comprise. Les droits, la situation respective des différentes sortes de gens qui cultivaient les terres, la proportion de ses produits que chacun pouvait réclamer, tout cela était encore rempli d’énigmes et de mystères. Tout ce que l’on savait avec quelque certitude, c’était la somme à laquelle était monté le revenu de chaque année. Mais si le pays pouvait payer davantage, ou s’il était déjà imposé au-delà de ses facultés, s’il y avait quelque moyen d’influer d’une manière directe sur le produit ou le sort des cultivateurs, c’est ce que l’on ne savait pas. Lord Cornwallis se détermina dès lors à ne pas obéir immédiatement aux instructions qui lui avaient été données. Il laissa provisoirement subsister les choses telles qu’elles existaient ; malheureusement, après quelques enquêtes superficielles, il ne montra lui-même qu’un trop grand empressement il opérer d’importantes réformes.

Dans tous les temps, dans l’Inde, les revenus du gouvernement, ou du moins la plus grande partie de ces revenus, étaient tirés presque entièrement du produit des terres. Ils étaient perçus de la manière la plus simple. Le produit de la terre était divisé suivant telle on telle proportion entre le cultivateur et le gouvernement. Primitivement la portion du gouvernement lui était payée en nature : ce mode d’acquittement des impôts subsistait même encore jusque dans ces derniers temps dans