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plus difficile et plus dispendieuse qu’avec tout autre. Or, les finances de la Compagnie, dans l’état d’épuisement où elles étaient, pourraient-elles suffire à tant de dépenses nouvelles ? Fox, appliquant à l’Inde les idées de la politique européenne, s’efforçait d’y retrouver une sorte de balance de pouvoirs analogue à celle qui avait existé en Europe ; il craignait surtout de voir l’équilibre de ces pouvoirs troublé par ambition de la Compagnie. Plusieurs orateurs, entre autres MM. Francis et Happesly, parlèrent dans le même sens. Au commencement de l’année suivante le traité d’alliance avec les Mahrattes ayant été connu en Angleterre, la même question se reproduisit. Fidèle aux mêmes idées, Fox attaque de nouveau cette alliance avec un acharnement extrême ; le pillage, la ruine et la destruction d’un prince légitime en étaient, suivant lui, le but ; il disait encore : « Les progrès des lumières, de la justice, de la civilisation, tendent à introduire en Europe une politique nouvelle ; toute alliance offensive est au moment de disparaître de notre droit public, et c’est ce moment qu’on choisit pour faire fleurir plus que jamais ce genre d’alliance dans l’Inde ! » En réponse à Fox, le ministère, par l’organe de Pitt, s’efforça de prouver que la guerre et les alliances dont il s’agissait étaient toutes défensives. Il en démontrait la justice ; il prouvait la nécessité où s’était trouvé le gouverneur-général de mettre les établissements anglais à l’abri des tentatives ambi-