Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’ils se soumettaient à leur décision. Le débat commença sur les différents chefs d’accusation.

Lord Cornwallis, après avoir touché à Madras, arriva à Calcutta dans le mois de septembre 1786. Après avoir prêté serment devant le conseil assemblé, il fut reçu dans les formes ordinaires. Les fonctions de gouverneur-général et de commandant en chef étaient réunies pour la première fois dans les mêmes mains. Cette fusion de pouvoirs avait été conseillée par lord Macartney, et on attendait d’heureux résultats. On espérait beaucoup aussi du caractère à la fois ferme et modéré de lord Cornwallis ; son rang, sa naissance, sa fortune, devaient lui donner cet ascendant moral, principal ressort du pouvoir. Depuis long-temps l’opinion publique le désignait à ces hautes fonctions. Dès 1783, M. Dundas, en présentant un bill dont les principales dispositions ont passé dans celui de Pitt, le désignait déjà pour ce poste important, et disait : « Ici il n’y aura pas de fortune brisée à refaire, pas d’avidité à satisfaire ; ici pas de ces parentés qui poussent comme des champignons autour des gens en place, et dont ils ont à s’occuper ; ici pas de couvées de poussins affamés, à attendre leur pâtée des mains du gouverneur-général[1]. » À la vérité, cet ascendant provenant de la considération personnelle devait être le princi-

  1. Discours de M. Dundas, 14 avril 1783. Histoire parlementaire de Cobbet, t. XXIII.