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plus facilement le siège, demeura sur le même terrain, ce qui déjoua le stratagème de Tippoo.

Au reste le siège se continuait avec assez de lenteur ; comme la place n’était point complètement investie, il était loisible à Tippoo d’y faire entrer autant de troupes fraiches qu’il le jugeait convenable. Voulant cependant en finir, lord Cornwallis fit des dispositions pour donner l’assaut. Tippoo se prépara de son côté à opérer une vigoureuse diversion en faveur des assiégés. Profitant d’un brouillard épais, il parvint à placer, le 21 mars, son artillerie dans une position favorable ; elle pouvait battre le camp des Anglais et enfiler leurs principaux ouvrages. Lord Cornwallis, dès qu’il s’en aperçoit, se met en mouvement pour prendre l’offensive ; son avant-garde menaça bientôt l’aile droite du sultan. Tippoo, qui craint de la voir coupée, se retira en emmenant son artillerie ; mais vers le même soir il la remet en batterie au même endroit. Cette circonstance, et l’état de la brèche, alors praticable, achevèrent de confirmer lord Cornwallis dans la résolution d’en finir. L’assaut est ordonné pour la soirée. Les grenadiers et l’infanterie légère européenne furent commandés pour aborder les premiers la brèche. Le 36e et le 76e régiment devaient les seconder ; le commandement général de l’attaque est confié au colonel Maxwell. À six heures, les Anglais abandonnent en silence les tranchées, et se dirigent vers la brèche par un clair de lune magnifique ; c’était