Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et traitait fort mal les commissaires des communes ; elle leur faisait un véritable crime de poursuivre un homme du mérite et du talent de M. Hastings. Dans la chambre des communes, dont l’auteur était membre, de nombreuses plaintes s’élevèrent au sujet de cette lettre ; les commissaires et leurs adhérents la dénoncèrent comme un libelle attentatoire et injurieux aux droits de la chambre et à ses privilèges. Tout en convenant du tort de l’auteur de la lettre de l’avoir rendue publique, ils engageaient la chambre à l’indulgence, parce qu’elle se trouvait liée par des précédents de douceur et de mansuétude. C’est à ce sujet que Burke dit ce mot demeuré célèbre : « Je ne serai jamais effrayé de la liberté de la presse, jamais de sa licence ; je le suis seulement de sa vénalité. » Il prétendit que 20,000 livres sterling avaient été dépensées pour ce qu’il appelait les libelles de Hastings. Après avoir été entendu dans sa défense, le major Scott fut réprimandé par l’orateur du président.

La dissolution du parlement eut lieu avant le moment fixé par les lords pour la continuation du procès ; la question s’élevait, dès lors, de savoir si un nouveau parlement pouvait continuer ce procès, ou bien s’il ne devait pas finir avec la chambre même qui l’avait ordonné. La question fut soumise par Burke à la nouvelle chambre ; son opinion personnelle était que la chambre devait continuer le procès ; mais on savait, à n’en pas douter, que beaucoup de lords avaient le projet