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qu’il leur faudrait plusieurs jours, même en admettant que les légistes n’auraient pas d’objections à faire à la production des pièces. Sur cette réponse la continuation du procès fut ajournée à la prochaine session du parlement. À cette décision, M. Hastings se leva, et dans un discours touchant se plaignit humblement de la lenteur de la procédure et de ce nouveau délai. Sa vie, disait-il, ne suffirait pas à voir la fin du procès, si les choses continuaient du même train qu’elles avaient commencé ; tout en protestant qu’il serait le plus malheureux des hommes, que ses paroles pussent déplaire le moins du monde à leurs seigneuries, il affirma qu’il aimerait mieux plaider coupable[1] (en se reconnaissant coupable), si cela devait le conduire à obtenir une plus prompte solution. La chambre, malgré ces observations, n’en maintint pas moins sa décision.

Le 16 février 1790, la procédure recommença ; elle était alors parvenue aux art. 6 et 7, concernant la réception des présents. M. Austruther porta la parole, et, le surlendemain, les témoignages furent produits ; parmi ceux-ci, se trouvait une lettre de Hastings à la cour des directeurs. Dans cette lettre, datée du 29 novembre 1780, Hastings offrait de défrayer de ses propres deniers un détachement qui serait envoyé contre les Mahrattes ; plus tard, dans une autre lettre, il donnait à entendre que

  1. Dans les cours d’assises anglaises le juge (président) doit demander au prévenu : « s’il plaide coupable, ou non coupable. »