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rissant sur ces supplices, qui n’atteignaient que le corps, savait encore inventer de cruelles tortures pour l’âme. Il savait la frapper à ses endroits les plus sensibles, la déchirer aussi bien que les membres de ses victimes. Il se plaisait à attacher face à face, entièrement nus, par les bras et les jambes, un père et un fils ; deux bourreaux fouettaient chacun d’eux, faisant jaillir le sang à chaque coup ; alors le monstre se délectait dans la diabolique satisfaction que pas un coup n’était perdu. En effet tout mouvement fait par une des victimes pour éviter un coup forçait l’autre à se présenter de manière à en recevoir un plus terrible ; chacun n’évitait une souffrance qu’à la condition de la faire subir plus cruelle à son infortuné compagnon.

« Les traitements infligés aux femmes dépassent toute expression. Arrachées des retraites inaccessibles de leurs maisons, dont la religion avait fait comme des sanctuaires, elles étaient exposées toutes nues aux yeux du public. Les vierges étaient amenées à la cour de justice, où elles auraient dû trouver protection. Loin de là, en présence des ministres de la justice, en présence d’une multitude de spectateurs, à la face du soleil, ces jeunes et modestes filles étaient abandonnées à une brutale violence. La seule différence dans le traitement infligé à elles ou à leurs mères, c’est que les premières subissaient le déshonneur en public, les autres dans les ténèbres de leur cachot. D’autres femmes ont eu l’extrémité de leurs mamelles saisie