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Le lord chancelier, à l’ouverture de la séance suivante, communiqua la réponse aux commissaires, mais brièvement formulée comme précédemment, et sans l’appuyer d’aucune raison. Alors les commissaires commencèrent à se plaindre amèrement de cette absence de motifs qui accompagnait les décisions de la chambre. Ils prétendaient qu’ils demeuraient dans le doute et dans de terribles embarras sur la conduite à tenir. « Quant à la décision en elle-même, elle assurait, disaient-ils, à tous les futurs gouverneurs-généraux l’impunité la plus constante et la plus illimitée. Le péculat n’avait plus besoin de secret et de précaution pour être exercé dans l’Inde, libre à lui de s’en passer ; à l’avenir il pouvait marcher au grand jour et tête levée, et rejeter loin de lui tout déguisement. Après la dernière décision de leurs seigneuries, il est devenu impossible de l’accuser devant la cour avec aucune sorte de preuves. » Outre l’interrogatoire du Nuncomar, enregistré dans la consultation du 13 mars, il y avait encore une lettre de la Munny-Begum ; son authenticité était prouvée par sir John d’Oyley, M. Auriole ; de plus un interprète persan l’ayant traduite, en ayant examiné le contenu, avait affirmé que c’était bien là l’écriture de la Munny-Begum. Or celle-ci racontait dans cette lettre avoir donné à M. Hastings une grosse somme d’argent pour en obtenir l’emploi auquel elle avait été nommée pendant la minorité du nabob. Les commissaires proposèrent d’admettre cette lettre comme