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que ma situation ait été douce pendant ces derniers douze mois ; ma conscience me laisse en repos, mais je n’en souffre pas moins pour ceux de mes amis qui se trouvent partager ma pénible situation et peuvent être enveloppés dans le même blâme que moi-même. Pas une pierre, monsieur, de l’édifice de ma vie n’a été laissée sans être retournée pour que mes ennemis pussent voir si elle ne cachait pas quelque chose de criminel. Vos deux comités ont proportionné l’étendue de leurs recherches à l’importance qu’ils supposaient à la conduite du plus humble de leurs serviteurs, le baron de Plassey ; mais en même temps j’ai pourtant été examiné par le comité spécial plutôt à la façon dont le serait un boutiquier de la Cité, qu’un des membres de cette Chambre. N’en doutez pas, monsieur, si j’avais quelque plaie sur le corps elle eût été visible ; on m’a mis nu, on m’a examiné des pieds à la tête ; on m’a couvert, non pas des cataplasmes émollients de nature à adoucir ou cacher le mal, mais d’emplâtres de cantharides propres à l’irriter et à le rendre apparent. Les registres publics ont été fouillés pour y chercher des charges contre moi. Le député président s’est montré constamment occupé de mes affaires, si constamment, dis-je, qu’en vérité il est à craindre qu’il n’en ait oublié les siennes. Mais, puisqu’on a parlé de punitions à mon égard, je vous communiquerai, monsieur, une idée qui ne saurait manquer d’être goûtée. Les trois