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des communes, sir Richard Fuller, s’empara de cette dernière réflexion pour considérer la question sous un nouveau point de vue : il prétendit que les preuves contre lord Clive étaient loin d’être suffisantes ; il déclara que la dernière partie du rapport du comité était en désaccord avec la vérité. Chef et organe du ministère, lord North se rejeta sur des généralités banales : la vérité, de quelque part qu’elle vînt, le trouverait toujours disposé à prêter l’oreille ; tout abus d’autorité était d’un pernicieux exemple ; la gloire qui entourait les présents ne devait pas, s’ils avaient été illégalement reçus, les faire paraître moins coupables ; plus les exemples venaient de haut, plus ils étaient dangereux etc., etc. Puis, en se rasseyant, et pour ne pas manquer à la petite citation latine alors d’usage au parlement : Jupiter hoc facit, ego homo non faciam.

Clive assistait à ce débat, au milieu de cruelles angoisses. Bien qu’il n’eût pas une grande habitude de la parole, il se décida à prendre lui même sa défense. « Sans me laisser abuser par la vanité, dit-il, je crois, je l’avoue, avoir rendu de grands services à mon pays, j’ai consacré au bien public, surtout au bien-être de la Compagnie, toute une vie d’activité. Que j’étais loin de m’attendre alors qu’elle aboutirait aux procédés dont je suis aujourd’hui l’objet ! Qui m’eût dit, alors, que je me trouverais obligé de défendre un jour, non seulement une fortune légitimement et noblement acquise,