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royaume d’Irlande, à l’époque de la déposition de Suraja-Dowlah et de l’élévation sur le musmud de Meer-Jaffier, au moyen des pouvoirs dont il était investi comme membre du comité spécial et commandant en chef des forces britanniques, s’est fait donner la somme de 2 lacs de roupies comme commandant en chef ; qu’il s’est fait donner en outre une somme de 2 lacs 80,000 roupies comme membre du comité spécial ; plus, sous le nom de donation particulière, une autre somme de 16 lacs ; lesquelles sommes montant ensemble à 20 lacs 80,000 roupies, c’est-à-dire, en monnaie anglaise, 234,000 livres sterling ; et qu’en agissant de la sorte, ledit Robert lord Clive a abusé du pouvoir dont il était investi, au mauvais exemple des fonctionnaires publics, au détriment et au déshonneur de l’État. »

Cette motion fut d’abord secondée par sir William Meredith. L’orateur s’attacha à la justifier du reproche d’injustice et de dureté qui lui était adressé, sous prétexte qu’elle remontait à des événements écoulés depuis seize ans. D’ailleurs, disait sir William, le temps ne pouvait légitimer une fortune dont l’origine ne pouvait se justifier d’aucune façon. Les présents qui en étaient le fondement auraient été reçus tout aussi illégalement, sous l’empire des anciens serments que sous les nouveaux. D’un autre côté, on ne pouvait considérer ces présents comme le rachat du pillage de Moorshedabad par ses habitants ; car, de quel droit lord Clive aurait-il livré