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se trouvent compris dans cette motion ; je désire qu’ils demeurent les uns et les autres en possession de récompenses telles qu’un État généreux les doit accorder. Ce que je demande, c’est un bill qui aux dépens de ceux qui ont reçu illicitement de grandes sommes d’argent, vienne au secours des créanciers de la Compagnie ; qui consacre à l’acquittement des créances de ceux-ci une partie de l’argent reçue par les premiers. Après cela, qu’une partie des immenses fortunes dont il est ici question, demeure dans les mains de leurs possesseurs actuels ; j’y souscris volontiers, pourvu toutefois que cette portion soit réglée d’après les usages et les principes de l’Europe. N’oubliez pas, en effet, absolument les exemples qui nous ont été laissés par les meilleurs temps de notre histoire. Où étaient les jaghires et les donations testamentaires du temps roi Guillaume, auquel nos libertés ont de si grandes obligations ? Faites donc un acte qui donne cet argent au moins en principe à celui à qui il aurait du appartenir dès l’origine, c’est-à-dire à l’État. Cette satisfaction donnée à la justice, je ne désire nullement qu’il demeure de l’odieux sur les accusés ; loin de là, je leur fournis l’occasion de dégager leur caractère des nuages qui l’entourent et l’obscurcissent, c’est-à-dire de se justifier à la face de la nation et du monde entier. » Le colonel Burgoyne conclut en présentant cette motion : « Qu’il demeure constaté que le très honorable Robert lord Clive, baron de Plassey dans le