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que Clive avait agi avec magnanimité et le plus complet désintéressement.

« Aussitôt après cette première révolution, ceux qui y avaient pris part ayant, fait leur fortune, nous avons eu une importation de nabobs ; circonstance qui aiguillonna davantage encore l’avidité de ceux envoyés alors sur le théâtre de l’action. On eut des hommes nouveaux, un nouveau conseil qu’il fallut enrichir, et les principes de la révolution de 1757 ne furent point oubliés. La nécessité d’une autre révolution fut reconnue : en conséquence, dès 1760, Meer-Caussim fut mis à la place de Meer-Jaffier. Mais Meer-Caussim était un despote qui ne manquait pas d’habileté ; on lui en trouva trop pour n’être qu’un jouet aux mains des membres du gouvernement ; il fut trouvé nécessaire de rétablir Meer-Jaffier. Avec Meer-Caussim, il n’y avait pas de récompenses stipulées ; M. Vansittart était alors gouverneur ; 20 lacs de roupies furent offerts au conseil comme prix de sa bienveillance et de son appui. Les employés de la Compagnie mirent à côté d’eux les trésors proposés, comme César la couronne, je veux le croire ; mais en même temps il fut donné à entendre au nabob qu’après que la Compagnie eut été satisfaite, ses serviteurs n’avaient aucune objection à recevoir ce qui leur était proposé. Il est difficile pourtant de faire une distinction sérieuse entre prendre de l’argent avant ou après le traité ; quant aux conséquences, elles sont les mêmes. Le nabob Najee-Dowlah monta légiti-