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britannique lui-même en a eu à souffrir. C’était donc le devoir de la chambre, gardienne née de l’honneur national, de chercher un remède à ces abus ; et comme ces abus ont été publics, il faut que leur châtiment soit public aussi. Le système tout entier par lequel les employés publics ont été, ou, pour mieux dire, se sont eux-mêmes récompensés dans ces dernières révolutions, est fort abusif et fort illégal. Le premier principe que nous avons jugé nécessaire de promulguer été celui-ci : Qu’aucun fonctionnaire civil ou militaire, en faisant un traité avec un prince-étranger, ne pouvait être autorisé à en tirer pour lui-même un gain, un profit quelconque ; or c’est précisément de ce principe qu’on s’est sans cesse départi dans toutes les transactions arrivées dans l’Inde et surtout au Bengale. »

En 1757, continuait Burgoyne, par suite d’événements inattendus, les employés de la Compagnie s’élevèrent du rang de simples marchands à celui de princes et de gouverneurs de provinces. Qu’en est-il résulté ? Le pouvoir placé dans leurs mains a été rudement employé ; les révolutions ont suivi les révolutions ; les trésors des princes se sont épuisés sans satisfaire la rapacité de ceux qui les secondaient. La Compagnie prit alors possession du pays, ne conservant le prince légitime que pour en faire une poupée. Toutes les idées de droit et de justice ont été méconnues. On a beaucoup parlé de la nécessité de la révolution accomplie par lord