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de mettre sous les yeux de la chambre le récit de crimes révoltants pour l’humanité. Entrant alors en matières, l’orateur raconta la révolution par suite de laquelle Meer-Jaffier était monté sur le trône. Il insista longuement sur les circonstances de cet événement ; le traité fictif avec Omichund ; la contrefaçon de la signature de l’amiral Watson, après que l’amiral eut refusé de signer lui-même ; les arrangements subséquents avec Meer-Jaffier ; les immenses sommes reçues par le comité de Calcutta et les principaux fonctionnaires du gouvernement, sous le nom de présents et de dotations, mais extorquées, à ce qu’il assurait, par l’influence de la force militaire, etc. Burgoyne s’étendit avec complaisance sur ce qu’il appelait les énormités mises au jour par l’enquête commencée ; il concluait en soumettant à la chambre les résolutions suivantes : « 1° Que toutes acquisitions faites sous l’influence de la force militaire, ou au moyen de traités avec les princes étrangers, appartenaient de droit à l’État ; 2° que l’appropriation d’acquisitions ainsi faites aux émoluments d’employés civils et militaires était illégale ; 3° que de grandes sommes d’argent, que des propriétés considérables avaient été acquises dans le Bengale, de princes ou de grands personnages de cette contrée, au moyen de fonctions civiles et militaires, et que ces sommes et ces propriétés avaient été acquises par des fonctionnaires publics et appropriées à leur usage particulier. » Si ces résolutions étaient adoptées par les communes,