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en conséquence, je vous dirai que ce dah terrea dépend du Dalee Lama qui régit tout ce pays avec un pouvoir illimité (et comme il est encore mineur, c’est à moi que sont confiés l’administration et le gouvernement) et que si vous persistez à infliger quelques molestations au pays du dah, cela soulèvera à la fois contre vous le lama et tous ses sujets. Par considération pour nos coutumes et notre religion, je vous supplie donc de cesser toute hostilité contre lui, ce qui sera la plus éclatante faveur et la plus grande preuve d’amitié que vous puissiez me donner. J’ai réprimandé le dah pour sa conduite passée. Je l’ai averti de se désister à l’avenir de ses méchantes pratiques, de vous être soumis en toutes choses ; je suis convaincu qu’il se conformera à cet avis. Traitez-le donc avec compassion. Quant à moi, je ne suis qu’un faquir, et c’est la coutume de ma secte de prier, le rosaire en main, pour le bonheur et la paix des habitants de ce pays, pour la prospérité du genre humain tout entier. Et maintenant, la tête découverte, je vous supplie de cesser toute hostilité contre le dah. Il est inutile d’ajouter à cette lettre déjà bien longue ; elle sera portée par un messager, qui vous expliquera toute chose de vive voix. Dans ce pays, l’adoration du Tout-Puissant est la profession de tous ; nous sommes de pauvres créatures qui ne vous égalons en rien. Je n’ai que peu de choses à moi, mais je vous envoie cependant quelques petits présents, que vous accepterez, j’espère, en souvenir de moi. »