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ceux qu’on lui supposait. Le rajah gouvernait bien en effet une contrée vaste, fertile, épargnée jusqu’alors par les ravages de la guerre ; mais ce n’était d’ailleurs qu’au moyen d’énormes sacrifices d’argent qu’il avait su se garantir des invasions ennemies. Son gouvernement n’était pas plus propre que celui de tout autre prince indigène, à développer parmi ses sujets la richesse et l’industrie ; de plus, il s’était trouvé depuis long-temps dans l’obligation d’entretenir une nombreuse armée. Le rajah devait donc, suivant toute probabilité, à examiner les choses de sang-froid, paraître beaucoup plus riche qu’il ne l’était en réalité. La présidence n’en écrivait pas moins à la cour des directeurs : « Il ne nous paraît pas raisonnable que le rajah de Tanjore possède la portion la plus fertile de ce pays, celle qui peut seule nourrir et approvisionner nos armées, et ne contribuer en rien à la défense du Carnatique. » La présidence ajoutait que, d’après le nabob, les anciens rois de Tanjore avaient toujours paye un tribut de 70, 80, et même 100 lacs de roupies aux nabobs du Carnatique. Elle faisait part à la cour des directeurs de sa résolution d’imposer de nouveau ce tribut au rajah, et, dans le cas où il se refuserait à se soumettre de bonne volonté, de prendre avec le nabob les mesures convenables pour l’y contraindre. L’argent de ce tribut devait être porté en décharge de la dette de ce dernier vis-à-vis la Compagnie. En réponse à cette communication, la cour des di-