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moindre individu qui respire. Cependant je suis informé qu’en justice et humanité vous nous surpassez. Soyez donc à jamais l’ornement du siège du pouvoir et de la justice, afin qu’à l’ombre de votre sein le genre humain soit à même de jouir des bénédictions du bonheur et de l’abondance. Grâce à votre faveur, je suis rajah et lama de cette province, où je gouverne un grand nombre de sujets, particularité dont sans doute vous avez été informé par des voyageurs venus de notre pays. À diverses reprises j’ai été informé que vous avez été engagé en hostilités contre le dah terrea[1], hostilités auxquelles a donné lieu la criminelle conduite du rajah, qui s’est permis de ravager vos frontières. Né d’une race grossière et ignorante, ce n’est pas le premier exemple qu’il donne d’une conduite aussi coupable, à laquelle sa propre avarice l’a déjà fréquemment entraîné. Le pillage qu’il se sera permis sur les frontières de Bengale et de Bahar vous aura décidé à envoyer contre lui votre armée vengeresse. Ses troupes ont été défaites, beaucoup de ses soldats ont été tués, trois de ses forts lui ont été enlevés ; il a rencontré le châtiment qu’il méritait ; Il est plus clair que le soleil que la victoire vous est demeurée, que, si vous l’aviez voulu, vous eussiez pu l’anéantir en moins de deux jours, car il n’avait aucun moyen de vous résister. Cependant je prends sur moi de devenir son médiateur auprès de vous ;

  1. Rajah du Boutan.