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renouvela les mêmes offres. Le visir persista à ne vouloir permettre à aucun chef de Rohillas de s’établir de l’autre côté du Gange ; seulement il lui offrit un autre district dans le Doab (province située entre la Jumma et le Gange), récemment conquis sur les Mahrattes. Fyzoolla ne s’en souciait guères ; il faisait observer au visir que les Mahrattes, à leur retour dans la province, ne manqueraient pas de s’emparer de nouveau de ce district. À la fin de juillet, les Anglais et le visir se mettant en campagne, se dirigèrent sur Pattigur, où les Rohillas s’étaient retranchés ; au commencement de septembre, les deux armées se trouvèrent en présence. De ce moment, le visir montra moins d’éloignement pour un arrangement avec les Rohillas, soit qu’il craignît que de nouveaux conseillers, ce qui lui était annoncé, n’arrivassent de Calcutta ; que les Mahrattes et les Afghans ne vinssent au secours de Fyzoolla-Khan, ou bien enfin qu’il redoutât la défense désespérée de ce dernier. De nombreux messages s’échangèrent alors entre eux. Le visir lui proposait la zemindarie, c’est-à-dire la collection des impôts de tous le pays qui avait appartenu aux Rohillas, de lui laisser, de plus, 6 lacs de roupies pour sa dépense personnelle. Cette offre étant rejetée, il y joignit la promesse d’un jaghire de 10 lacs de roupies, mais elle ne fut pas mieux accueillie. Cependant les Rohillas occupaient une forte position ; plusieurs redoutes, qui couvraient leur front, rendaient nécessaire