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ne fût juste ; mais, il faut le dire, les malheureux Rohillas étaient cruellement sacrifiés aux intérêts du visir et à ceux de la Compagnie.

Un autre objet de grande importance fut traité dans cette conférence. Les Mahrattes s’étaient fait céder par l’empereur les provinces de Corah et d’Allahabad ; puis un envoyé de l’empereur, déclarant que la cession n’avait pas été volontaire, plaça plus tard ces provinces sous la protection des Anglais. D’abord on ne s’en était point occupé, mais le besoin qu’avait en ce moment la présidence de faire argent de tout, fit qu’on y songea. Depuis long-temps la Compagnie avait adopté le principe de ne pas vouloir posséder ces provinces en son propre nom : l’éloignement où elles étaient du centre du gouvernement en rendait l’administration difficile et coûteuse ; il s’agissait donc uniquement ou de les rendre à l’empereur ou de les céder au visir. Le droit, la générosité, la justice eussent sans doute parlé pour le premier parti : comme souverain de l’Inde, comme représentant de Timour et de Baber, l’empereur avait un droit incontestable à ces provinces ; la cession faite par ses prédécesseurs aux Anglais des trois grandes et riches provinces de Bengale, Bahar et Orissa, le recommandait en outre à leur générosité. Mais le besoin de se procurer immédiatement de l’argent fit adopter l’autre parti ; car le visir pouvait payer ces provinces, et non l’empereur ; elles lui furent donc cédées pour la somme de 50 lacs de roupies, dont 20 durent être payés