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côté d’elle fut placée une autre personne chargée de la partie financière de cet office : ce fut Rajah-Goordass, fils encore fort jeune de Nuncodmar, dont il devait être le prête-nom. L’inimitié subsistante depuis long-temps entre Nundcomar et Mahomet-Rheza-Khan l’avait désigné pour cette fonction au choix de Hastings ; ce sentiment d’inimitié avait paru suffisant à ce dernier pour contrarier les desseins de Mahomet-Rheza dans l’avenir, s’il tentait de reprendre de l’influence ; pour effacer même jusqu’à la dernière trace de celle qu’il avait eue précédemment dans la province. Sous l’empire de ces considérations, Hastings présenta donc Rajah-Goordass au choix du conseil ; mais celui-ci se montra d’abord opposé à cette nomination. On reprochait à Nundcomar d’avoir eu en 1762 une correspondance avec le sahazada et le gouverneur français de Pondichéry, d’avoir forgé de fausses lettres dans la vue d’accuser et de ruiner un indigène ; enfin d’avoir conclu en 1764 un traité avec Meer-Caussim, traité par lequel il s’engageait à tenir ce dernier au courant de tout ce qui se passait dans l’armée anglaise, à la condition d’être appointé par lui dewan du Bengale. Malgré ces objections, Hastings persista dans sa présentation du fils de Nundcomar, et peu après ce dernier fut définitivement nommé.

Des embarras et des difficultés de toute nature accompagnaient cette sorte de crise, de transformation intérieure que subissait alors le gouver-