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ministration des affaires du nabob. La Compagnie avait bien résolu de se faire elle-même dewan, mais il s’agissait de savoir que faire de l’office de naïb-nazim, qui jusque là s’était trouvé dans les mêmes mains. Meer-Jaffier avait laissé un frère, oncle du nabob, dernier mâle de la famille : s’appuyant de ce titre, ce dernier sollicita l’office vacant de naïb-nazim, mais cette demande ne fut point accueillie. Des membres du conseil commençaient dès lors à entrevoir la possibilité d’effectuer par degrés un changement complet dans le gouvernement, au moyen duquel le pouvoir réel qui gouvernait depuis long-temps le pays se substituerait définitivement, même de nom, au pouvoir apparent qui avait été conservé. Ils se décidèrent en conséquence à prendre des mesures pour retenir ouvertement dans leurs mains toute la conduite des affaires, au moins pour le présent. Il s’agissait d’accoutumer au nom de la domination anglaise un peuple qui était déjà accoutumé à sa réalité. Mais il y avait cependant une partie des fonctions du naïb-nazim qui ne pouvait pas passer dans les mains de la Compagnie : c’était la surintendance de l’éducation du jeune nabob, l’administration de la somme consacrée à ses dépenses personnelles, etc., etc. Cette fonction se divisait elle-même en deux parties : l’une consistait dans la tutelle du nabob, l’autre dans l’administration intérieure, la surintendance de sa maison. La tutelle fut confiée à Munny-Begum, seconde femme ou concubine de Meer-Jaffier ; et à