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jours croissante des revenus. Ils considéraient Mahomet-Rheza-Khan comme en étant la cause principale. Celui-ci était accusé par la voix publique d’avoir extorqué de larges sommes par des moyens violents et oppressifs, d’avoir approprié à son usage une partie des revenus de la dewany, de les avoir distribués parmi ses créatures, ses agents, dans le but de s’en faire des instruments d’oppression. Ces rumeurs, jointes à l’irritation de voir ses espérances toujours déçues, avaient décidé la cour des directeurs à lui enlever l’administration de la dewany, à se substituer à sa place, ce qui déjà avait entraîné la destitution de Mahomet-Rheza. Plus tard la cour ordonna en outre de s’assurer de la personne de l’ancien dewan, de le tenir prisonnier à Calcutta, lui et toute sa famille ; elle abandonnait d’ailleurs à Hastings le choix des moyens qu’il croirait les plus convenables pour porter la lumière dans les plus secrètes transactions de Mahomet-Rheza ; ce dernier n’était pas seulement naïb-dewan, emploi dans lequel il représentait la Compagnie comme dewan ou ministre des revenus ; il était en outre naïb-subah, ou mieux de naïb-nazim, autre emploi dans lequel il représentait le nahob dans toutes les fonctions encore réservées à un prince indigène. En tant que naïb-dewan, il était bien remplacé par le nouveau plan mis en exécution pour la collection de l’impôt, mais il ne l’était nullement en tant que naïb-nazim. Hastings ne s’en mit pas moins en mesure d’obéir aux directeurs ;