Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par lui déclarée nulle. » La pratique de dérober des enfants à leurs parents pour les vendre comme esclaves existait depuis long-temps dans l’Inde ; elle s’était accrue depuis l’arrivée des Anglais. L’influence du nom anglais donnait à tout homme qui pouvait s’en prévaloir au moyen du langage, des habitudes ou de l’habit, d’immenses privilèges. Autrefois il existait un usage fort sage sur ce sujet : l’ancienne loi du pays exigeait qu’aucun enfant ne pût être vendu sans une autorisation du cadi attestant le lieu de naissance de l’enfant, les noms de ses parents, ceux du vendeur et de l’*acheteur, le signalement de tous deux, etc. ; mais cette coutume avait été négligée, d’où il résultait que ce commerce avait pris dans ces dernières années une grande extension, et qu’un grand nombre d’enfants avaient été vendus à des Hollandais et à des Français, qui les emmenaient du pays. Aucun moyen n’existait de remédier à ce mal que de le couper à la racine, en abolissant à l’avenir le droit d’esclavage, excepté dans le cas où ne pouvait atteindre l’autorité du gouvernement, c’est-à-dire dans le cas où l’esclave serait déjà devenu une propriété avant la disposition légale actuelle. Les Indous et les Mahométans les plus considérables furent consultés sur ce sujet ; les uns et les autres condamnèrent cet usage comme contraire, soit au Koran, soit au Shaster.

Les directeurs s’étaient livrés à de minutieuses investigations sur les causes de la diminution tou-