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un quart de roupie et une volaille par maison.

À l’arrivée de Hastings, ces kallantrous remplissaient le Bengale. Non seulement ils parcouraient les grandes routes, mais brûlaient des villages et massacraient leurs habitants. Le secret de leurs retraites inaccessibles, la solitude des districts les plus exposés à leurs incursions, les mettaient à même d’éluder toute poursuite. Peu d’années avant, une loi terrible avait pourtant été portée : tous ceux d’entre eux reconnus coupables étaient exécutés dans le village même auquel ils appartenaient ; le village tout entier était ensuite mis à une amende payable par tous les habitants, chacun dans la proportion de sa fortune ; la famille du criminel devenait esclave de l’État, le gouvernement pouvait en disposer à sa guise pour des travaux publics, etc. Cette peine de l’esclavage n’avait pas été admise sans difficulté par le conseil ; elle le fut cependant, comme un des seuls moyens qui semblaient le plus efficaces pour briser cette association et en disperser les membres. Depuis lors le nombre et les excès de ces décoits n’avaient pourtant fait que se multiplier de plus en plus. Dès le mois d’avril 1772, c’est-à-dire dès son arrivée, Hastings s’occupa d’y porter de nouveaux remèdes. Des foudjars (sorte de magistrats militaires), sur sa motion, furent appointés dans différents districts : ils durent veiller à la protection des habitants, s’occuper de la découverte et de la répression des Kalla-Bantrous ; les zemindars reçu-