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doivent être attaquées. Quelque nombreux qu’ils soient, ils se gardent bien d’enfoncer les portes, ce qui ne manquerait pas de faire quelque bruit ; mais ils percent les murailles avec des instruments de fer, et, à travers ces murs en terre et souvent peu épais, font en peu d’instants une ouverture assez large pour donner passage à un homme. Une fois dans la maison, ils font promptement main basse sur l’or, l’argent, les effets précieux. Quelquefois, quand leur attente de pillage est trompée, ils enlèvent le propriétaire en prenant la précaution de le bâillonner fortement, et l’entraînent à quelque distance du village ; là, ils le soumettent à d’affreuses tortures pour le forcer à révéler l’endroit où se trouve placé son argent. Surpris, ils se battent avec un grand courage ; si l’un d’eux est tué dans la mêlée, il n’est pas d’efforts que les autres ne fassent, de dangers auxquels ils ne s’exposent pour enlever son cadavre. Dans les cantons soumis à des princes du pays, ces brigandages, tenant à des usages de castes, sont en quelque sorte autorisés ; le gouvernement les tolère, à charge par eux de payer au collecteur d’impôts une partie de la valeur des objets dérobés. Hyder avait dans son armée un grand nombre de kallantrous, avec lesquels il entrait régulièrement en compte pour le prix de leurs déprédations. Les polygards en ont aussi à leur service, pour la même raison. Quelquefois les villages entrent en arrangement avec les chefs de ces bandes, et se rachètent moyennant un tribut qui est d’ordinaire