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injuste, cruelle, oppressive ; qu’il était impossible à tout homme qui ne se trouvait pas dénué de tout sentiment d’honneur et d’honnêteté, qui voulait tenir quelque compte de sa conscience, de la défendre plus long-temps ; qu’en conséquence, il venait déclarer qu’il croyait dans sa conscience Warren Hastings coupable d’énormités, de malversations, de machinations constituant un crime suffisant pour appeler sur sa tête la justice de la chambre en le faisant décréter d’accusation. » On n’a pas encore d’explication satisfaisante de ce changement de front du ministère. On ne sait s’il faut l’attribuer à une révolution dans ses propres sentiments à l’égard de Hastings, ou bien dans ceux du roi, dont la sympathie avait d’abord été publique, notoire, pour celui-ci. Ce qui demeure probable, c’est que le ministère se montra favorable à l’ancien gouverneur-général tant qu’il put se flatter d’empêcher le procès ; qu’en voyant plus tard l’impossibilité, il craignit de s’associer aux dangers de l’impopularité de l’accusé : politique mesquine, dénuée de grandeur, peu digne du fils de Chatam. À peine le ministre eut-il fait cette déclaration et changé de conduite, que les choses prirent un tout autre aspect : la même majorité qui avait déclaré qu’il n’y avait pas matière à accusation dans la guerre des Rohillas, vota qu’il y avait matière à accusation dans la conduite de Hastings envers Cheyte-Sing. Les amis de ce dernier donnèrent un libre cours à leur indignation : ils accusèrent le