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personnes dont le témoignage lui paraissait nécessaire. Les légistes (lawyers) en masse s’y opposèrent. Ils répétèrent à propos de ce témoignage, l’objection déjà faite à l’occasion des papiers ; ils insistèrent pour que les charges fussent d’abord produites, que la preuve en fût faite, que tous renseignements étrangers à ces preuves fussent écartés du procès : ce qui était la marche suivie dans les cours de justice ordinaire. La chambre se décida pour ce parti, soutenu par tous les gens de loi comme conforme au droit commun ; c’était aussi l’avis du ministère. La marche proposée par Burke paraîtra peut-être au premier coup d’œil la plus propre à établir la vérité en général ; et par là était peut-être sous quelque rapport plus rationnelle. Il disait : « Entendons tout le monde, appelons la vérité de toutes parts ; quand nous la saurons, nous formulerons notre accusation. » À cela les adversaires de Burke répondaient : « Vous accusez, dites de quoi vous accusez, produisez vos chefs d’accusation ; alors les témoins viendront, ceux à charge à votre requête, ceux à décharge à la requête de l’accusé. » Seconde manière de procéder, sans aucun doute, plus d’accord avec les garanties qui doivent entourer un accusé devant toute cour de justice ordinaire. La marche indiquée par Burke eût convenu à une enquête ; celle adoptée par la chambre était propre à un procès criminel. Toute accusation doit être d’abord formulée, afin que l’accusé sache de quoi il doit se défendre. C’est là