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de la Compagnie ; la cour des directeurs pensa à Hastings ; il fut nommé membre du conseil de Calcutta, avec la commission de gouverneur du Bengale. Sa profonde connaissance des affaires du pays le rendit éminemment propre à ce poste élevé. À peine nommé il se proposa deux choses, affermir au lieu d’étendre la domination anglaise, perfectionner l’administration intérieure ; il se consacra tout entier, à cette œuvre, aussi difficile, plus difficile peut-être, quoique moins brillante, que celle de sa conquête.

L’administration des revenus et celle de la justice qui en dépendait se trouvaient alors dans un état déplorable. Après l’acquisition de la dewany par la Compagnie, deux indigènes, sous le nom de naïb-dewan, avaient été chargés de la location des terres, de la collection des impôts. L’un de ces fonctionnaires, Mahomet-Reza-Khan, résidait à Moorshedabad ; l’autre, Shitabroy, à Patna. Mais aucun système n’avait été suivi dans la location des terres, et le désordre avait mené à l’anéantissement des revenus. Sous le gouvernement du grand Mogol, l’administration de la justice appartenait, quant au criminel, au gouverneur de la province ; quant au civil, au dewan ou intendant des finances. Ce dernier fardeau était revenu au nabob ; mais, tout-à-fait sans pouvoir, il lui était impossible de soutenir l’autorité de ses tribunaux ; le peuple était livré au plus fort. À la fin du gouvernement de Verelts, en 1769, on avait nommé des inspecteurs