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moins désavantageux au public (et vraiment moins déshonorant pour eux-mêmes) d’être souillés de malversations directes, que de s’être faits, comme nous le voyons ; les constants auxiliaires de l’oppression, de l’usure, du péculat d’une multitude d’étrangers dont, en échange, ils mendient l’appui pour leur pouvoir. C’est en corrompant, bien plus qu’en se laissant corrompre ; que les grands personnages politiques sont criminels et dangereux.

Le bureau du contrôle prit, pour les revenus du nabob, une mesure analogue à celle déjà prise pour ses dettes. La répartition qui avait été faite par le gouvernement de Madras avait été adoptée par les directeurs après de longues réflexions et un minutieux examen. Cette mesure leur avait paru le seul moyen d’obtenir les larges sommes dont il était redevable ; de plus, de prévenir cette dissipation du revenu, cet appauvrissement du pays, qui en rendaient les ressources insuffisantes pour sa défense et multipliaient les embarras du gouvernement. Cependant les mêmes personnes qui se trouvaient intéressées dans les affaires de la dette du nabob avaient un intérêt non moins grand à ce que le nabob fût maintenu dans la perception et la dépense de ses revenus ; la perception et le déboursement tournaient également à leur profit. Or, la même influence qui avait admis le paiement des dettes sans examen devait être efficace aussi pour opérer la restauration du revenu ; l’ordre fut donc donné d’en restituer la libre disposition au nabob.