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cette mesure. Burke, alors le porte-voix habituel de ses colères, disait : « Voulez-vous connaître le grand réformateur du parlement, Paul Benfield[1] ? Quelle province, quelle ville, quel bourg, quel comté dans cet empire ne sont pas tout remplis de ses travaux ? Cet usurier si plein d’esprit public n’a-t-il pas organisé une ferme et valeureuse phalange avec laquelle on pût emporter toutes les futures réformes ? Au milieu de ses soins pour le bien-être de l’Inde, il n’a pas oublié la pauvre et décrépite constitution de son pays natal. Par amour pour son pays, il n’a pas dédaigné descendre au commerce d’un tapissier en gros : il a eu la fourniture de cette maison ; il l’a décorée, non pas de ces personnages inanimés de nos vieilles tapisseries, tels qu’on n’en voit que trop ailleurs, mais de personnages solides, réels, vivants. Paul Benfield, lui compris, n’a pas fait moins de huit membres du dernier parlement. Quels ruisseaux de pur sang n’aurait-il pas fait couler dans les veines du parlement actuel ? Certes, ce fut un jour malheureux pour le ministère que celui où les affaires de M. Benfield l’ont rappelé dans l’Inde ; où il ne lui a plus été possible d’entrer en conférence personnelle avec ce grand homme. À la vérité le ministère n’a pas tardé à donner une preuve nouvelle de la sagacité qui le caractérise dans de semblables circonstances ; bien-

  1. Un des grands créanciers du nabob, dont il a déjà été question.