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ils n’osèrent prendre sur eux de désobéir aux ordres des directeurs dans ce qui concernait la présidence de Madras. Lord Macartney espérait encore que la pénurie des ressources financières du Carnatique pourrait être suppléée par le revenu du Bengale ; il n’en fut rien non plus. Ainsi trompé dans toutes les espérances qui l’avaient conduit à Calcutta, lord Macartney était fort pressé de le quitter ; toutefois une dangereuse maladie vint le contraindre d’y prolonger son séjour. Ce fut alors qu’il reçut sa nomination de gouverneur-général ; une dépêche de la cour des directeurs, postérieure en date à la désignation de son successeur à la présidence de Madras, la lui annonçait. Cette subite promotion, au moment même de la subversion de tous ses plans, avait de quoi le surprendre ; d’ailleurs les motifs en étaient tout honorables. En étudiant les affaires des dernières années de l’Inde, M. Dundas, président du bureau du contrôle, avait été frappé de l’esprit de modération et de justesse, et aussi de l’habileté qui avaient distingué l’administration de lord Macartney ; il le désigna à Pitt comme un homme capable de rétablir à l’avenir l’ordre et la probité sur cette vaste scène. M. Pitt, adoptant l’avis de M. Dundas, s’était joint à lui pour parler dans ce sens aux directeurs ; sa recommandation avait eu pour résultat immédiat cette nomination inattendue.

Mais la conduite de lord Macartney fut d’accord avec les qualités qui l’avaient fait choisir. Sa santé