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donc sur le point d’aboutir à la guerre. Mais le pouvoir de Scindiah sur la famille impériale était pourtant incomplet tant que le fils aîné, l’héritier de l’empereur demeurait hors de ses mains. En conséquence, à la fin de mars, une négociation fut ouverte auprès du jeune prince. Scindiah lui faisait faire des propositions extrêmement favorables. Mais cela même convainquit le major Palmer, agent anglais, que ces propositions étaient insidieuses ; il dissuada le jeune prince d’y céder.

Lord Macartney reçut l’avis de la nomination d’un successeur, qu’il avait sollicitée ; en outre, il reçut une communication des directeurs au sujet des nouvelles dispositions concernant les revenus du nabob. La cour des directeurs, ou, pour mieux dire, le bureau de contrôle, lui ordonnait de restituer au nabob la perception et la dépense, en un mot la libre disposition de son revenu. Cette dernière communication aurait suffi à elle seule pour déterminer le départ de lord Macartney. Aucun motif n’aurait pu le décider à assister à l’exécution d’une mesure jugée par lui pernicieuse, funeste aux intérêts de la Compagnie, accordée à des sollicitations intéressées. Il se décida à effectuer son retour par le Bengale ; il se flattait d’obtenir du gouvernement suprême, le redressement des dernières instructions reçues d’Angleterre. Plein de cette confiance, il arriva vers le milieu de juin à Calcutta. Mais le gouverneur-général et le conseil comprenaient combien leur situation était précaire ;