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hison, ou tout cela ensemble, Scindiah sut donc s’emparer de la personne impériale et avec elle de tout le territoire qui avait appartenu ou appartenait à l’empereur ; il se constituait, en effet, le représentant de ses droits, de ses prétentions. Cependant ce dernier ne dut pas avoir beaucoup à se louer de ce nouveau maire du palais ; Hastings n’avait pas encore quitté Calcutta, que le pays des Rohillas était déjà envahi par une armée de Seïks qu’on supposait dirigée par Scindiah. Lui-même, poursuivant le cours de ses ambitieux projets, à la fin de l’année 1785, se trouvait maître d’Agra et du plus grand nombre des places fortes de cette partie de l’Inde ; à l’exception de celles appartenant à la domination du visir, le fort d’Ally-Ghur, était la seule qui ne fût point en son pouvoir. Scindiah accueillit avec faveur Cheyte-Sing, et lui donna un commandement dans son armée. Il avait déjà traité le nabob-visir avec peu de ménagement. Bientôt il se fit nommer lui-même par l’empereur vice-gérant de l’empire, titre dont l’autorité était supérieure à celle du visir. Toute la souveraineté de l’Inde se trouvant ainsi placée, et d’une façon en apparence légitime et légale, dans les mains du chef mahratte, bientôt il la tourna contre les Anglais eux-mêmes. Il excita le grand Mogol à réclamer des tributs qui leur étaient dus par eux. Ainsi cette condescendance pour les desseins de Scindiah, qui peut être avait paru de nature à entretenir en lui des dispositions pacifiques à l’égard des Anglais, était