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ses talents avaient entouré de quelque éclat les derniers moments du trône impérial. À sa mort, la guerre éclata tout aussitôt entre les principaux chefs de provinces. Le malheureux empereur devint tour à tour la proie de celui que la victoire favorisait ; également vexé, dépouillé, privé de tout pouvoir réel, opprimé par l’un ou par l’autre. Dans son traité avec Scindiah, Hastings avait recommandé au colonel Muir de n’insérer aucune chose qui pût manifester la connaissance qu’on avait de ses vues dans l’avenir, ou qui impliquât qu’on fût dispose à y concourir. Le colonel Muir devait surtout éviter toute mention des projets que le chef mahratte pourrait avoir sur le territoire de Shah-Alaum. Dans un autre endroit de ses instructions, Hastings revenait encore sur ce sujet : il semblait vouloir conserver une neutralité absolue entre Scindiah et l’empereur ; il parlait même des grandes sommes qu’avait jadis coûté au Bengale et à la Compagnie leur alliance avec le grand Mogol. Néanmoins, jaloux de voir où en étaient alors les choses, il envoya deux agents, les majors Brown et Dawy, à la cour impériale à Delhi ; par leur intermédiaire il entra en négociation. Ces deux officiers dépassant peut-être leurs instructions, offrirent à l’empereur le nombre de troupes qu’il jugerait nécessaire pour sa défense. Le gouverneur-général fit au conseil une proposition dans ce sens ; elle ne fut point goûtée, et ce projet fut abandonné. Hastings communiqua ce refus à ses deux agents :