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par M. Dundas, consistait dans une grande liberté d’action accordée au gouverneur-général et aux gouverneurs des deux présidences, mais sous leur responsabilité personnelle. C’était couper dans sa racine cette anarchie de pouvoir où nous avons vu Hastings se débattre pendant de longues années. Au reste, l’intention avouée de Pitt, dans ce bill devenu célèbre, était plutôt d’opérer une réforme temporaire que définitive et radicale ; il tendait plutôt à corriger certains abus, à se ménager les moyens de les surveiller, qu’à extirper subitement tout le mal et à introduire un système définitif. On ne pouvait raisonnablement faire plus, ni exiger davantage. En politique les hommes vraiment grands savent qu’ils sont appelés à modifier ce qui existe bien plus qu’à créer ; Pitt ne l’ignorait pas. Le nouveau système devait donc revêtir, du moins en partie, les formes de l’ancien. Quelques difficultés se rencontrèrent dans l’application ; mais en même temps, par cela même qu’il n’improvisa rien brusquement, il n’établit rien que de vraiment solide et durable. Les inconvénients reconnus de tous furent ceux auxquels il remédiait. La grande force qu’il donna tout-à-coup à l’administration le firent d’abord accueillir avec faveur ; plus tard, le cours des événements, grande pierre de touche de ces sortes d’institution, en montra les défauts ; mais il ne faut pas oublier que son illustre auteur ne la considérait lui-même que comme une sorte de mesure expérimentale.