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glais dans l’Inde ; ceux qui l’avaient rédigé étaient complètement dénués de connaissances locales et spéciales. Plusieurs de ses dispositions, entre autres celles qui concernaient l’espace de temps dans lequel les décisions des autorités supérieures devaient être rendues, étaient tout-à-fait inexécutables ; elles ne pouvaient manquer de s’annuler dans la pratique. Celles qui interdisaient les guerres, les alliances, en un mot toutes relations quelconques avec les États indigènes, étaient incompatibles, non seulement avec la prospérité, mais même avec la vie, avec l’existence de la Compagnie. Au lieu d’accroître et d’affermir, mais sous sa responsabilité, le pouvoir du gouverneur-général, le bill amoindrissait, déconsidérait ce pouvoir, l’entourait de mille entraves nouvelles ; il laissait au pouvoir exécutif, déjà beaucoup trop faible, ainsi que le prouvait l’histoire des dernières années, encore moins de moyens d’action qu’il n’en avait jamais eu. Ce dernier achevait de devenir incapable de s’acquitter des fonctions vraiment souveraines qui lui étaient dévolues.

L’opinion publique attaquait avec plus de violence encore un autre côté du bill. On reprochait amèrement à Fox la nomination, par le parlement, des sept commissaires institués par l’acte même. Cette mesure ne tendait à rien moins, disait-on, qu’à donner au ministère un moyen de prolonger son propre pouvoir en quelque sorte au-delà de sa vie ministérielle ; c’était là une grave atteinte à la consti-