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légitime la domination des Tartares. Mais sous le gouvernement anglais tout avait été détruit, souillé, renversé. À l’entendre M. Hastings était comme chargé pendant de longues années de la haine et des malédictions des malheureux habitants, et des censures des directeurs, dont il n’avait tenu compte. Quoique frappé par diverses résolutions de cette chambre, il n’en avait pas moins retenu un pouvoir despotique, pendant bien des années, dans toute l’Inde, etc. La conduite de la Compagnie comme corps de commerçants était tournée en ridicule et mise au niveau de ses conceptions politiques. Burke en concluait la nécessité de restreindre le pouvoir du gouverneur-général, de rendre la guerre impossible, de faire passer dans les conseils de la Compagnie un autre esprit que celui qui y avait présidé, en faisant choisir les directeurs par d’autres mains. L’opposition était très puissante, elle fit valoir toutes ses raisons ; le bill n’en passa pas moins à la chambre des Communes, à une majorité de 208 voix contre 102, le 8 décembre 1783. Il fut porté le lendemain à la chambre des Lords.

Pendant la discussion à la chambre des Communes, jusqu’au temps qui s’écoula avant sa présentation à la chambre des Lords, l’opinion s’était peu à peu, et avec raison, détachée de ce bill. Dans sa rédaction régnaient tous les préjugés alors dominants. S’il eût passé, suivant toutes probabilités, c’en était fait de l’avenir des établissements an-