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avec les principes qu’il affectait de proclamer. Pendant qu’il parlait du danger que le patronage de l’Inde pouvait apporter si la chambre s’en emparait, il lui donnait par ce bill toutes les nominations aux emplois importants. Cependant il avait la majorité dans la chambre des Communes. La Compagnie pétitionna contre le bill, l’opposition le combattit par tous les moyens possibles. Il fut défendu par Burke, qui avait accompagné Fox au pouvoir.

Dans cette occasion, Burke se laissa plus que jamais aller à toute l’emphase de son éloquence. Il attaqua vivement la rapacité montrée par la Compagnie pour l’accroissement de ses possessions et de ses revenus ; il déclarait que de tous les États avec lesquels la Compagnie avait été en contact, il n’en était pas un seul qui n’eût à se plaindre d’un manque de foi dans ses rapport avec elle, qu’il n’y avait pas un traité qu’elle n’eût rompu. Il s’apitoyait sur le sort du grand mogol, le descendant de Tamerlan, devenu comme une sorte de jouet aux mains de marchands étrangers qui s’étaient introduits dans ses États. Selon Burke, les Rohillas, le nabob du Bengale, les Mahrattes, le prétendant à l’empire des Mahrattes Ragobah, avaient été tour à tour vendus par la Compagnie. Il faisait une peinture admirable de la civilisation de ces anciens peuples : ils étaient policés par tous les beaux-arts pendant que nous étions encore dans les bois ; il peignait comme douce et devenue