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M. Hastings. Dans toutes ces graves discussions, il était nécessaire de faire abstraction des personnes, de les laisser à l’écart ; s’il en était autrement, quel serait le gouverneur qui voudrait se hasarder à aller dans l’Inde sans s’être assuré d’un puissant appui dans la chambre, sans être certain d’y exercer une grande influence ? Or, s’il arrivait jamais que l’or, les emplois, en un mot le patronage de l’Inde fussent employés à créer de l’influence dans la chambre au profit d’un homme ou d’un système, que deviendraient et l’Inde et la chambre ? L’influence de la couronne sur les affaires de ce pays avait été en diminuant de jour en jour, il fallait en remercier le ciel ; mais les abus les plus monstrueux de l’influence de la couronne ne seraient rien auprès de ceux qui résulteraient du patronage de l’Inde placé dans les mains de la chambre. Des désordres d’une nature alarmante et d’une extrême gravité avaient long-temps prévalu dans l’administration territoriale, la collection des revenus et le commerce de l’Inde ; les habitants de ces belles provinces se trouvaient réduits à la misère, l’intérêt public vacillait au bord de l’abîme. Il fallait donc, avant tout remédier à cet état de choses. Après ces considérations générales, Fox entra dans le détail des mesures qu’il proposait au parlement ; mesures qui laissaient voir une sorte de contradiction facile à remarquer avec les considérations qui les avaient précédées. Peut-être avait-il agi de la sorte de propos délibéré, se flattant de répondre ainsi par