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pouvoir, composé des plus honnêtes gens du monde, il ne pouvait manquer de créer partout le désordre et la confusion. Cependant Hastings sut empêcher, prévenir, arrêter une grande partie de ces fâcheuses conséquences ; il le fit à force de fermeté et d’habileté, au milieu d’embarras et de périls, non pas de ceux qui ne se présentent qu’une fois, mais de ceux qui ne cessent jamais, parce qu’ils sortent de la nature même des choses. À sa place, beaucoup d’autres se seraient probablement efforcés de suivre les traces encore fraîches de Clive et de marcher à de nouvelles conquêtes ; d’autres encore se seraient peut-être jetés, par opposition à ce qui avait été fait, dans un autre système et tout pacifique. Loin de là, agissant selon les circonstances, Hastings sut faire également et la guerre et la paix, imiter Clive ou s’en s’éloigner. Aussi bien, mieux peut-être que ce dernier, il comprit que le plus grand danger de l’empire anglais dans l’Inde venait de la facilité de son extension ; il comprit qu’il fallait le limiter pour le mieux affermir. Ainsi donna-t-il à cet édifice encore chancelant le temps de chercher et de trouver son équilibre. Toutes ces provinces, tous ces territoires épars, tombés pour ainsi dire çà et là sous l’épée de Clive, il sut les réunir, et, de sa main toute-puissante, en faire un faisceau. Nul homme n’a jamais connu mieux que Hastings le mécanisme compliqué de la domination anglaise dans l’Inde ; il s’était dévoué à en assurer la durée, sans pourtant se dissimuler sa faiblesse : autre