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même, dans beaucoup de circonstances, de s’abstenir de la guerre sans risquer la perte de toute leur influence. D’un autre côté, la détresse des finances, l’épuisement d’un pays dévasté par la guerre, enfin, de terribles famines causées par de longues et fréquentes sécheresses, venaient compliquer la situation de Hastings d’un autre genre de difficultés. Cependant ce n’était pas tout que d’avoir conquis ce vaste territoire, encore fallait-il l’emploi d’une administration vigoureuse pour qu’il pût être définitivement acquis à l’Angleterre ; une administration qui s’étendît sur le pays comme un vaste réseau, le touchât sur tous les points, puis vînt aboutir à la main ferme, vigoureuse, habile du gouverneur-général. C’est là ce que Hastings tenta de créer. On le vit tour à tour instituer un comité de revenus, un système de collection, faire des règlements de toutes sortes, ériger des tribunaux civils et criminels, etc. Or, aucun précédent n’existait pour toutes ces choses ; il fallait tout à la fois les créer à l’improviste, les modifier suivant les circonstances, puis les abandonner, au besoin, pour leur en substituer de nouvelles. N’oublions pas les déplorables effets de l’intervention constante du parlement dans les affaires de l’Inde. Comme la majorité du conseil suprême, le parlement voulait juger ce qu’il ne connaissait pas ou ne connaissait qu’imparfaitement.

La mesure législative qui plaçait l’autorité dans les mains du conseil était déplorable ; doté de ce