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éprouva une sérieuse ; depuis lors il en était demeuré considérablement affaibli. D’ailleurs, il ne croyait plus à la nécessité de sa présence dans l’Inde. Il avait long-temps lutté, avec une admirable souplesse d’esprit et une fermeté de caractère inébranlable, contre des obstacles sans cesse renaissants, le moment lui semblait venu d’une réaction contre laquelle toute résistance de sa part eût été inutile. Il pensait que le gouvernement ne serait jamais revêtu d’un pouvoir convenable jusqu’à ce qu’il s’en fût démis ; qu’en conséquence il ne pouvait plus être qu’un embarras, tandis qu’au contraire son éloignement ne pouvait manquer d’être profitable au service public. La cour des directeurs, se rendant enfin à ses vœux, lui donna pour successeur M. Macpherson. Ce dernier fut reconnu comme gouverneur du fort William le 1er février 1785 ; toutefois, le conseil détermina que son installation solennelle et définitive n’aurait lieu qu’après la mise à la voile du Barrington, que montait Hastings.

L’administration de Hastings ne fut pas aussi brillante que celle de Clive ; elle n’en forme pas moins une des époques les plus intéressantes de la domination anglaise dans l’Inde. Peu d’hommes publics ont été placés dans une position plus difficile. Dès son entrée au pouvoir, des mesures excusables jusqu’à un certain point, par les mœurs et les usages du pays, répugnant d’ailleurs à ses sentiments personnels, le placèrent sous un jour défavorable aux